Tolkien, The Hobbit

Bilbo Baggins est un respectable hobbit. Il ne s’est jamais rien passé de bizarre dans sa vie, et il coule des jours heureux dans son trou confortablement aménagé dans le flanc de la Colline, en plein cœur de la paisible Comté. Se préparant des repas réguliers et abondants, fumant sa pipe et se délectant de former de beaux anneaux de fumée, il est la dernière personne à rêver d’aventure. Pourtant, un soir, un magicien presqu’oublié frappe à sa porte. Gandalf le Gris est bien décidé à l’embarquer pour la quête des nains de la Montagne solitaire. Une quête périlleuse qui mènera le pauvre hobbit bien loin de son cher trou à flanc de Colline.

Croyez-le ou non, je n’avais jamais ouvert cette référence de la fantasy la plus classique ! Oubli réparé après de nombreuses années de PAL stagnante. Faut dire que ma meilleure amie m’annonce depuis des lustres qu’il est beaucoup moins bien que le SDA et que je risque de m’ennuyer (coucou MJ). Verdict ? Je ne suis pas du tout d’accord avec elle.

En parcourant ce blog, vous verrez que je raffole de livres destinés à un public plus jeune. C’est reposant pour le cerveau, plein de bons sentiments et la cadence des rebondissements et péripéties est étourdissante. L’idéal quand on sort d’une longue journée de travail à essayer de s’y retrouver parmi les multiples réformes de la procédure civile.

Bref, ici j’ai trouvé un chef-d’œuvre du genre. L’écriture est délicate, avec de délicieuses pointes d’ironies qui laissent transparaître la complicité du narrateur avec son lecteur. Les mots sont simples, mais justes. Contrairement à la tendance trop marquée actuellement, il y a de belles descriptions.

J’ajoute quelques lignes pour vanter la beauté des illustrations réalisées par M. Stan Lee pour l’édition Harper Collins. Des aquarelles mystérieuses, toute une atmosphère dont l’esthétique a indubitablement inspiré M. Jackson.

En parlant du film, j’ai été frappée par la fidélité de l’œuvre cinématographique à l’œuvre littéraire. L’arrivée des nains chez Bilbo, notamment, est presque mot à mot reprise du texte. Je suis moins familière des deux autres films : beaucoup trop de combats retouchés à l’ordi, et cette romance débile… et puis Mithrandir qui bave sur Galadriel ça me rend carrément chèvre. Elle est mariée mon vieux !

Heureusement, le livre ne part pas dans de telles billevesées. Et pour cause : il n’y a AUCUNE femme dans l’histoire. La seule citée nommément c’est la mère de Bilbo, Mme Belladonna Took, qui hormis son legs de gènes aventureux d’origine Took, n’apporte rien à la tambouille. Il y a aussi deux vagues mentions de la sœur de Thorin Oakenshield, parce que c’est aussi la mère de Kili et Fili. Mais point de nom.

En bref : malgré la bile déversée au sujet de l’absence de mixité, j’ai adoré. L’atmosphère est géniale, les péripéties toujours plus nombreuses, le pauvre Bilbo extrêmement attachant et le petit ton ironique du narrateur est un vrai délice.

11 commentaires sur “Tolkien, The Hobbit

  1. J’ai acheté le bouquin en édition poche, en VF, depuis un certain temps déjà, et je ne l’ai pas encore lu (j’avais beaucoup aimé le filme (le premier volet notamment).
    Du coup, je vais le remettre sur le haut de la pile à lire, mais le questionnement sur la traduction m’inquiète..

    J’ignorais la polémique sur l’absence de femmes dans l’ouvrage. On croit rêver…
    Bientôt un comité 50/50 vérifiera le taux de parité dans les livres (et films) avant publication…et réclamera le retrait (ou la réécriture) de ceux qui ont déjà été publiés !

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    1. Hahaha polémique! le mot est fort, mais c’est un travers chez Tolkien qui m’a beaucoup hérissée quand j’étais ado et que je l’ai découvert. Je voulais pouvoir m’imaginer en Terre du Milieu, sauf que visiblement elle était exclusivement masculine à une exception près (Eowyn – les elfes inactives ne comptent pas). Il ne s’agit pas de demander un quelconque retrait, juste signaler cet aspect malheureux d’un ouvrage – au même titre que chez d’autres je déplorerai des fautes de grammaire ou de style.
      Quant à la traduction, c’est clairement un problème avec cet auteur. Ma première lecture du SDA était en français, et quand je l’ai relu en anglais, je me suis étonnée d’apprécier bien plus les descriptions ou les chansons qui parsèment le texte. Si une nouvelle traduction du SDA a depuis été proposée, je ne suis pas sûre que ce soit le cas pour le Hobbit.
      Je te souhaite bonne lecture Cathie (et j’espère que tu me pardonneras ce glissement vers le tutoiement!)

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