Haute-École, par Sylvie Denis

Livre lu pour le book club L@ d’octobre 2020

Dans une société proche de celle de la France à la veille de la Révolution, le sort des magiciens n’intéresse que quelques intellectuels contestataires. Les enfants dotés de pouvoirs magiques sont enlevés à leurs familles afin d’être éduqués à la Haute-École et contrôlés par la noblesse. Au moment où le règne d’Urbain IV s’achève, Mérot l’Ancien, le directeur de la Haute-École, meurt et les complots se multiplient : marchands rêvant de pouvoir politique, soldats amers, paysans appauvris, magiciens asservis. Hérus Tork, qui intrigue pour succéder à Mérot, achève sa patrouille annuelle à la recherche des magiciens cachés. Lors de sa dernière halte il capture Raoul des Crapauds, le fils d’un boulanger, mais ne repère pas Ian qui décide de partir à la capitale à la recherche des magiciens clandestins…

Voilà un petit moment que je n’avais pas lu de fantasy pur jus, et cela me manquait grandement ! C’est donc avec un immense plaisir que j’ai anticipé et commencé la lecture de cet opus à la quatrième de couverture aguicheuse. Malheureusement… Le bât a rapidement blessé.

La première chose m’ayant choquée est le traitement et la construction des personnages. Toutes les femmes sont hypersexualisées, présentées avant tout comme des objets de désir, sans aucune vraisemblance au regard des circonstances où elles font tourner la tête de leurs vis-à-vis masculins. Je trouve ça particulièrement révoltant de la part d’une autrice ! Cela participe du reste : les relations de l’ensemble des protagonistes sont inabouties – particulièrement lorsqu’il s’agit des nombreuses et inutiles relations charnelles et/ou amoureuses qui tombent régulièrement en cheveux sur la soupe.

Le monde dans lequel ces pauvres hères évoluent était pourtant plein de potentiel. Les descriptions sont soignées, mais l’intrigue ne fait pas justice à ce travail chiadé. Le contexte socio-politique promis par la quatrième couverture n’est traité qu’à la marge et empêche de donner densité et profondeur à l’histoire. Le traitement de la magie est tout aussi insatisfaisant – il y avait pourtant matière à de chouettes développements.

La narration n’était pas davantage enjaillante, avec des facilités scénaristiques incompréhensibles et franchement agaçantes.

En bref : une belle déception sur quasiment tous les points. Les qualités du roman ne font que rendre ses défauts plus criants…