Les Rois maudits – retour sur le blog!

Poursuite de l’épopée d’une fin de dynastie. Ce qui me surprend assez dans cette heptalogie, c’est l’absence de suspense. Le titre de la saga annonce sa fin. Le titre de chaque opus fait de même.

Les poisons de la couronne annonce donc le trépas par venin d’un souverain, le roi en titre depuis plus de 200 pages, Louis X Le Hutin.

Mais que de péripéties pour en arriver là ! La voix de M. Berland évoque avec vivacité les méandres de la Cour, les complots qui s’entremêlent, les personnalités formidables mises en concurrence les unes des autres, avec leur caractère plus vrai que nature. La formidable Mahaut d’Artois s’est acquis mon respect. J’aime ce personnage de femme qui goûte les occupations des hommes, qui se comporte en magistral général d’intrigue. J’ai trouvé attachante la Reine Clémence de Hongrie, enfermée dans sa foi aveugle, toute de douceur pour son prochain. J’ai adoré le fougueux Guccio, déterminé à poursuivre ses amours avec passion et dévotion pour son aimée. J’ai trouvé un héros en la personne de Philippe de Poitiers, frère cadet du roi Hutin, tout de nuance et délicatesse, à l’habileté politique plus que nécessaire en ces temps troubles de l’an de grâce 1315.

Et comme toujours, ces personnages admirables sont portés par la fine plume de M. Druon. Ses descriptions sont éclatantes de couleurs et font sentir toutes les particularités de ce passé reculé, avec ses brocards royaux chatoyants, son odeur encore rurale à cœur de capitale, à la mesure de ce temps encore peu urbanisé.

En bref : transportée tout autant que par les deux premiers tomes, je m’empresse d’entamer le quatrième opus de cette magnifique saga, prise au suspense d’une histoire que je connais déjà, et déroulée voilà plusieurs siècles.