Voyage mitigé au pays des samouraïs

Histoire de samouraïs empêtrés d’honneur et de fierté, sur le chemin de la vengeance. Deux guerriers errants comptent s’attaquer au seigneur tout-puissant qui domine la contrée pour le punir d’avoir trahi un mort, le père de l’un et maître de l’autre.

Un postulat plutôt simple, mais qui n’était pas propre à emporter mon enthousiaste. J’admets être plutôt lassée des histoires d’honneur guerrier – et plus encore lorsqu’ils se battent pour les beaux yeux d’une belle, comme c’est le cas au début de ce livre. Je trouve tout ça d’une platitude… C’est bien dommage qu’un livre de fantasy se contente de motivations aussi quelconques et inintéressantes. Et puis j’admets, la féministe que je suis ne peut s’empêcher d’y voir des émanations des lieux-communs quelque peu machistes.

En revanche, du côté de ce que j’ai apprécié, je dois dire que l’atmosphère posée par l’auteur était plutôt réussie. On peut relever les efforts d’authenticité dans le vocabulaire employé. J’ai aussi aimé la sérénité qui se dégageait de l’ensemble de l’œuvre.

Elle se retrouvait avant tout dans les combats (un peu trop abondants à mon goût) : l’auteur prend tout son temps pour décrire la manière dont les guerriers.ères se préparent à se battre : position du corps, respiration ample et profonde. Tout m’a rappelé le combat de La Mariée contre O-Ren Ishii, dans Kill Bill : le jardin enneigé, le calme de la fontaine à eau dont le bois claque régulièrement pour mieux souligner le silence des lieux, et ces deux adversaires qui se font face, combattant déjà du regard avant même de croiser leur sabre.

Je ne peux pas non plus omettre une référence à la saga du Clan des Otori de Lian Hearn (premier tome : Le Silence du Rossignol). Je l’ai lue à l’adolescence, et j’en garde un souvenir grandiose. Là encore, l’histoire se déroule dans un Japon médiéval peuplé de guerriers samouraï ou ninja. Si je m’en fie à mon souvenir qui commence à dater, le suspense était bien plus intense et les personnages plus attachants.

Car c’est l’un des défauts de Katana : le roman est court, et l’histoire trop rapide. Il n’y a que deux références à une magie qui est une grande absente du récit, et de nombreuses ellipses dans le déroulement de l’intrigue. Trop de flou demeure quant aux histoires des personnages, je ne les ai pas trouvés assez creusés. En dehors de leur code d’honneur, ils ne semblent pas avoir de personnalité ou de sentiments propres (ou lorsque ceux-ci sont exprimés, ils sortent de nulle part et ne présentent aucune cohérence). Il y a trop de facilités à mon goût sur ce point.

En bref : je ressors de cette lecture plutôt mitigée. D’un côté, j’ai trouvé l’atmosphère très réussie, mais l’intrigue comme les personnages m’ont laissée sur ma faim. Comme c’est une duologie, il se peut que je laisse sa chance au second tome.

4 commentaires sur “Voyage mitigé au pays des samouraïs

  1. J’avais lu un roman de cet auteur qui m’avait beaucoup plu, en revanche celui-ci ne m’a jamais tenté (je n’en avais presque lu que des retours mitigés). Je suis un peu curieuse tout de même, mais déjà que je veux relire « Le Clan des Otori », le choix va être vite vu 😉

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