Le roman qui m’a fait faire une nuit blanche

Un livre dévoré dans la nuit… Je n’arrive pas à savoir à quel point c’est bon ou mauvais signe.

Je n’ai pas réussi à lâcher le premier tome, une fois arrivée aux 300 dernières pages. Manque de chance pour mon travail en retard, j’avais le deuxième épisode de la trilogie juste à côté de moi. Donc j’ai enchaîné.

Il faut dire, pour ma défense, qu’on laisse plusieurs personnages dans une situation moins qu’enviable. Le pauvre Logan enfermé le terrible Trou, avec les autres prisonniers. J’ai bien envie de parler de lie de l’humanité, sauf que c’est aussi ce que j’aime avec cet auteur : même lorsqu’il parle de personnages atroces, qui ont fait d’horribles choses, il ne les présente jamais avec manichéisme. Il y a toujours une bonne raison pour ces gens d’agir comme ils le font, et même dans le ravin de désespoir qu’est cette horrible prison, il y a des éclairs de bonté, de rédemption. Quelle que soit la situation, il y a donc toujours ce message d’espoir à travers les épreuves qui fait du bien à lire.

J’ai aussi adoré assister au combat contre lui-même de l’assassin chevronné qu’est Kylar, une lutte pour le changement, et sa tentative de mener une vie tranquille et rangée. C’était une question éthique intéressante, qui parcourt tout le roman et les réflexions de nombreux personnages : est-ce qu’une personne peut changer ? Ou bien sa personnalité et ses actions sont-elles figées, tournées vers le bien ou vers le mal ?

Tous ces protagonistes sont donc remarquables, et, fait assez rare en fantasy : il y a de vrais personnages féminins ! Pas seulement des potiches, ou des hommes en robe. De vraies femmes qui se posent de vraies questions sur la prostitution, la maternité, leurs ambitions et envies propres. A travers Mama K, reine des courtisane et femme de pouvoir, beaucoup de ces thématiques sont abordées. A travers Vi, nous avons une jeune femme qui se débat pour guérir des sévices qui lui ont été imposés dès l’enfance. J’ai apprécié la juste mesure entre d’un côté les sentiments amoureux que ces deux femmes fortes pouvaient ressentir (et refuser d’admettre) et de l’autre côté leur rôle politique et/ou guerrier sur l’échiquier Cenarien (du nom du Royaume en cause). Quelque part, la même chose se retrouve chez Logan et Kylar, qui ressentent tout autant de sentiments – donc vraiment, cet équilibre et cette réciprocité fait du bien à lire.

Ajoutez à tous ces personnages complètement fascinants des péripéties à couper le souffle, et une magie qui se développe toujours un peu plus, et vous aurez le tableau complet de ma nuit blanche – et de l’immense coup de cœur qui en résulte.

En bref :