Alex Rider tome 3, par Anthony Hrowitz

Horowitz Anthony Alex Rider 3

Skeleton Key, une île des Caraïbes, proche de Cuba. Ce « paradis » tropical aux eaux infestées de requins est le repaire d’un inquiétant personnage, Alexei Sarov, ancien général de l’Armée rouge, qui a transformé sa propriété en un véritable camp retranché. Alex Rider est chargé par la CIA de découvrir ce qui se trame dans le bunker du général Sarov.

Alex Rider fait partie de mes saga préférées. C’est même probablement ma saga non fantastique préférée.

Le personnage principal reste iconique, 17 ans après sa création. Adolescent embarqué malgré lui dans le monde de l’espionnage, il est le type même du jeune héros : doué, courageux, il réussit toujours à se sortir des pires situations. Mais il est également vulnérable et apeuré. Son principal rêve est de retrouver une vie paisible, une vie de collégien normal, avec les devoirs, les amis, et les parties de foot. Une vie où il n’aura pas à craindre de se faire tuer, ni à sauver le monde. C’est cette vulnérabilité qui lui évite un côté Rambo qui serait plus qu’exaspérant, et en fait l’un des personnages les plus attachants qui soit.

On souffre avec lui, on lui souhaite de réussir à s’en sortir. On est pris au piège du suspense de chaque opus, impressionné par la variété et la difficulté des épreuves que lui impose l’auteur, Monsieur Horowitz.

Le troisième tome ne fait pas exception. C’est avec ce livre que la saga prend son rythme de croisière. Un rythme qui durera jusqu’au dixième et dernier opus de la série. Alex commence à avoir assez d’expérience pour s’affirmer, pour savoir précisément ce qu’il veut. Il ne veut pas être espion. Mais il ne peut pas non plus tourner le dos aux situations qui requièrent son intervention. Lorsqu’un fou menace de détruire la planète, il s’oppose à lui, sans hésiter.

Ce roman fait partie de mes préférés de la saga pour deux principales raisons.

La première, c’est le décor. Comme l’indique le titre, l’intrigue se déroule au cœur des Caraïbes. L’auteur nous plonge au milieu de ces paysages de sable blanc et eau cristalline. On pourrait presque sentir la chaleur abrutissante et le bourdonnement des insectes. Monsieur Horowitz est coutumier du fait ; ses décors sont toujours bluffants de réalisme. Je pense notamment à son autre saga « Le pouvoir des cinq ».

La seconde raison, c’est le méchant lui-même. Alexei Sarov désapprouve grandement les évolutions que connaît le monde depuis la chute du bloc communiste. Il utilise les mêmes arguments que d’autres personnages de la saga. Mais son originalité réside en ce qu’il n’est pas simplement un opposant impitoyable : il est également un père aveuglé par la douleur de perdre son fils. Cela lui donne une profondeur qu’on ne retrouve pas chez les autres méchants de la saga. Même s’il est tout aussi timbré qu’eux.

Vous l’aurez compris, avec un général Sarov fou dans l’équation, opposé au brave Alex Rider, les choses ne peuvent que déraper, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Action et cascades à volonté, suspense de ouf et gros enjeu à la clef, c’est un livre addictif.

En bref : coup de cœur renouvelé pour cette relecture. Développement important du personnage d’Alex Rider et évolution du schéma narratif récurrent dans la saga, le tout pimenté de suspense… Méchant ravageur également au menu. Agitez, et vous aurez un excellant roman d’espionnage jeunesse.

NB: pour une fois, « jeunesse » ne constitue pas une critique, juste une reconnaissance du caractère adapté de certaines scènes, où la violence n’est pas montrée de manière choquante.