Anita Blake 11, 12, 13 & 14 de Laurell K. Hamilton

Article collectif sur quatre tomes dévorés les uns à la suite des autres. Et un petit hors-sujet féministe dans la foulée. Voyez plus bas.

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Péchés Céruléens – Anita Blake 11

Tome dévoré en peu de temps, et franchement, à part de me rappeler qu’il y a beaucoup, beaucoup de sexe, il ne m’a pas plus marquée que ça. C’est triste, n’est-ce pas ? Mais bon, j’ai dû passer un bon moment, et en redemander, puisque j’ai enchaîné directement avec le suivant…

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Rêves d’Incubes – Anita Blake 12

Anita doit être la seule femme à pécher d’abord puis rêver à ses péchés ensuite (cf ordre des tomes 11 et 12)… J’ai tendance à penser que le commun des mortels rêve avant de passer à l’action. Mais en même temps, le commun des mortels se contente de relations monogames, alors qu’Anita aime être prise en sandwich. Pitié, ne vous dites pas que je tombe bien bas dans les allusions, je ne fais que citer Anita. C’est difficile de parler de cette série sans verser dans le sexe. Parce que soyons clairs, dans ce tome c’est du sexe, du sexe et encore du sexe. Mais bon, visiblement les lecteurs en redemandent. Comment cela, je fais moi-même partie de ces lecteurs ?

Certes, je ne peux en disconvenir…

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Micah – Anita Blake 13, ou la grosse arnaque…

Oui, la grosse arnaque. Figurez-vous que ce qui est intitulé « tome 13 » ne fait qu’à peine 200 pages. Pour le reste, ce sont des nouvelles que les dévots d’Anita liront avec toute la religiosité attendue. Moi j’aime bien la saga, mais ça s’arrête là. Oui Môsieur, même quand j’en lis 4 tomes d’affilées, je ne fais que « bien aimer ». C’est pas le genre de saga dont je peux me dire fan.

C’est sympathique, on en apprend plus sur Micah, et il y a une grosse et belle scène de sexe. L’enquête est pas mal, et les pouvoirs d’Anita prennent un nouveau tournant. Mais rien d’indispensable ; on a le sentiment qu’un hors-série s’est retrouvé un peu par mégarde dans la numérotation officielle des tomes.

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Danse Macabre – Anita Blake 14

Là par contre, je dois dire que j’en ai eu pour mon argent – ou plutôt pour mon emprunt, car je me fournis à la bibli.

Anita est enceinte !!! Bah oui, diront les culs pincés, à force de coucher dans tous les sens depuis des tomes et des tomes, ce sont des choses qui arrivent. Oui, mais vous avouerez que le thème des grossesses non désirées est rarement abordé dans ce type de lectures sensuelles. Et pourtant, là, la question se pose. J’avoue que j’étais très très curieuse de voir comment tous ces personnages allaient gérer la situation. Et je dois dire que ce n’est pas trop mal.

C’est l’occasion de parler d’une de ces choses que j’apprécie dans cette série : la vision de la femme ! C’est un féminisme assez particulier qui est ici exprimé. Anita aime se décrire comme une « femme » (elle soutient que cela lui donne plus de latitude pour se montrer curieuse, particulièrement en ce qui concerne la vie privée de ses homologues), mais elle joue régulièrement les « hommes » avec ses collègues, adoptant volontairement des attitudes qu’elle estime masculines (comme le fait d’ignorer les moments de faiblesse de ses vis-à-vis, ou de jouer à celui qui pisse le plus loin). C’est une vision que je n’approuve pas à 100%, Anita elle-même n’hésitant pas à se qualifier de « machiste » occasionnellement. Notamment lorsqu’elle s’aperçoit qu’elle aussi sous-estime les femmes, les assimilant automatiquement aux combattants les moins dangereux.

Mais Anita a tout de même le mérite d’être une femme particulièrement libérée (pas seulement sexuellement, même si c’est une part importante de sa liberté, il faut le reconnaître). Anita fait un boulot où les hommes sont majoritaires, elle se bat pour survivre face à des personnes qui sont plus grandes, lourdes, et musclées qu’elle.

Le symptôme le plus éclatant de sa liberté, c’est la réaction des hommes de sa vie à l’annonce de son éventuelle grossesse. Micah et Nathaniel, les deux qui partagent sa maison, font immédiatement des propositions pour libérer de leur temps à eux. Ils acceptent dès le départ qu’il est impossible qu’Anita arrête son boulot comme une bonne petite mère de famille, tout simplement parce qu’elle n’est pas faite pour ça.

Avertissement: le paragraphe suivant vire au hors-sujet féministe.

J’ai un immense respect pour les mères au foyer, c’est un boulot à plein temps, tout aussi fatiguant qu’un emploi de bureau – ou un emploi tout court. Malgré tout, du haut de mes 21 ans tout mouillé et de mon strapontin d’amphi étudiant, la simple hypothèse de devoir un jour arrêter de travailler parce que j’ai des enfants me donne des sueurs froides. A l’heure actuelle, si j’aimerais un jour avoir des p’tits bouts de chou, je ne m’imagine pas les élever comme mère au foyer. Et pourtant, dans beaucoup de pays, aujourd’hui, il est une triste réalité : certaines mamans n’ont pas d’autre choix. Que ce soit parce que les places en crèche sont trop chères, trop peu nombreuses, ou que les crèches disponibles ne sont pas d’assez bonne qualité, certaines mères doivent arrêter de travailler. Il ne faut pas oublier non plus le poids de la société moralisatrice, aux yeux de laquelle une mère qui accorde une importance égale à son boulot et à ses enfants, ne peut être qu’une mauvaise mère. Un coup de gueule hors sujet, certes, et pourtant tellement actuel ! Donnez-nous des moyens de travailler, et peut-être alors n’aurez-vous plus à tant vous inquiéter du vieillissement de la population !

Bref, c’est pour cette raison que je dis « go go go Anita, je te soutiens à 100% » ! Une fois de plus, elle présente un schéma familial, ou plutôt relationnel, à rebours des conventions, et ça marche ! Qu’est-ce que c’est rafraîchissant !

Allô, allô...

C'est Guenièvre qui vous parle...
Oui, à vous derrière votre écran... 
Question: pour ou contre les dérives dans les articles ?

Je dois vous avouer que si j’ai mis aussi longtemps à écrire cette quadruple chronique, ce n’est pas pour les quelques lignes que j’ai rédigées pour chaque livre. C’est pour cette dérive sur mes convictions personnelles. Un jour je décidais de l’enlever… Un autre de la garder… Finalement ce paragraphe a gagné son droit d’existence. Je l’ai écrit, et j’en pense chaque mot ; il a mérité sa place dans cet article. Alors, ai-je eu tort ou raison ? La parole est à vous, chers lecteurs, je suis preneuse de tous les avis sur la question !