La Pierre de Tu-Hadj, par Alexandre Malagoli

Malagoli Alexandre La Pierre de Tu-Hadj 1

Les rois-magiciens de la terre d’Arion ont été les artisans de la Grande Folie qui faillit précipiter le monde à sa perte. Plusieurs siècles ont passé. La lignée d’Arion s’est éteinte, mais les magiciens demeurent depuis ce jour une caste honnie et persécutée. Au cœur d’un Empire en pleine déliquescence, Wilf n’est qu’un gamin des rues luttant pour sa survie quand il croise la route de Cruel-Voit, l’impitoyable maître-tueur, qui décide de faire de lui son apprenti… Il quitte alors les bas-fonds de Youbengrad pour un long périple à travers les steppes. Sur sa route, le peuple mythique des Tu-Hadji lui dévoilera une partie de son destin…

Voilà une bonne lecture qui, paradoxalement, me laisse mitigée…

C’est un livre qui fourmille de qualités : l’écriture de l’auteur est fluide, son imagination fertile. J’ai particulièrement aimé les faux-airs de Russie du continent où se déroule l’histoire. Les personnages sont intéressants à suivre, leur quête a un enjeu capital, et l’intrigue est riche en rebondissements surprenants.

Mais… j’ai le sentiment, alors que j’achève ma lecture, d’être devant un livre qui ne me laissera aucun souvenir bouleversant. Malgré tous ces bons points, il n’y a rien de marquant. Tout est trop lisse, une fantasy dans les plus pures règles de l’art, mais sans souffle pour emporter les lecteurs, sans touche personnelle qui la rendrait unique. C’est assez frustrant et très évanescent, comme impression.

Cela n’est pas sans me rappeler une autre fiction de l’auteur, Genesia, dont je garde dans l’ensemble un excellent souvenir. Mais si aujourd’hui vous demandez des détails de l’intrigue… ou le nom des personnages… ou l’objet de leur quête… Je serai totalement incapable de répondre. D’ailleurs parmi mes rares souvenirs de cette intégrale, il me semble me souvenir que le personnage principal est un jeune orphelin abandonné, qui se découvre une Destinée de sauveur du monde, qui est pris en chasse par les méchants, doit fuir en compagnie d’un Ménestrel pour trouver une épée légendaire et maîtriser sa magie héréditaire sans sombrer dans la folie… Tout un tas de lieux communs de la fantasy qui ne sont pas sans rappeler les aventures du jeune Wilf…

Du côté des avantages par rapport à Genesia, je relèverai une mythologie qui me paraît plus aboutie (si je dois m’appuyer sur mes vagues souvenirs épars). Mais je garde un meilleur souvenir des descriptions de paysage dans Genesia. Une chose qui m’a gênée dans ce premier tome de La Pierre des Tu-Hadj est le nombre de blessures encaissées par les héros – on ne compte plus les membres cassés, les estafilades et autres flèche en pleine poitrine. Rassurez-vous cependant : ces graves atteintes à l’intégrité physique des personnages sont vites guéries, et le temps de quelques pages les voilà de nouveau à caracoler pour échapper à leurs poursuivants… comme si de rien n’était.

En bref : malgré les qualités évidentes de ce livre, j’en ressors désappointée… Avec le sentiment d’une lecture inutile qui ne me marquera pas l’esprit. A voir si je trouverai néanmoins la motivation pour lire le second tome.

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