Pêcheur d’Islande

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Entre Gaud, fille d’un gros commerçant de Paimpol, et Yann, le pêcheur, il y a bien des obstacles : la différence des conditions et des fortunes, bien sûr ; mais aussi la timidité farouche du jeune homme, de ceux qu’on nomme les  » Islandais  » parce que, chaque année, leurs bateaux affrontent, durant des semaines, les tempêtes et les dangers de la mer du Nord.

Marin lui-même, Pierre Loti déploie dans ce roman une poésie puissante, saisissante de vérité, pour dépeindre la rude vie des pêcheurs, l’âpre solitude des landes bretonnes, le départ des barques, la présence fascinante et menaçante de l’Océan.

Voilà l’histoire de la Bretagne de carte postale, celle des femmes en coiffe et marins en béret. C’est ce cliché toujours vivace qui forme la base de ce que signifie « être Breton » encore aujourd’hui, dans l’imaginaire collectif.

Cette image d’Epinal est recréée avec talent. Pierre Loti décrit cette Bretagne d’un autre temps avec finesse, et on sent en lui une grande tendresse pour « le pays »: les villages de granit humide, la lande battue par le vent, et partout, cet Océan, mère nourricière et grande dévoreuse.

L’écriture de Pierre Loti, mélodieuse et concise, fait de cette lecture un délice.

Il ne parle pas seulement de paysages, cependant. L’auteur raconte également un mode de vie, celui des gens de mer: la tranquille résignation de ceux qui partent et l’angoisse de ceux qui restent. Des sentiments très forts qui forcent le respect.

L’histoire tient en haleine jusqu’au bout, on espère avec les personnages, on s’inquiète, on se résigne…

En bref, un vrai plaisir de lecture, une petite pépite du pays pour la Bretonne expatriée que je suis. Un classique aisé à lire et que je recommande chaudement. 

2 commentaires sur “Pêcheur d’Islande

  1. On me l’a déjà conseillé, je n’ai jamais sauté le pas. Pire, je l’ai même dans ma bibliothèque sans jamais l’avoir ouvert… Peut-être un livre sauvé grâce à toi !

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