Meg Corbyn, tome 1: Lettres Écarlates

Meg Corbyn est une cassandra sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et va la pousser à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux…

Il m’a fallu approximativement 10 pages pour me rendre compte d’à quel point ce livre est génial.

Ç’a été le genre de prise de conscience qui vous fait vous frapper le front en criant « Nom d’une pipe, mais pourquoi diable ai-je autant repoussé cette lecture ? » Je me méfiais de la rumeur, qui désignait ce livre comme un chef d’œuvre. J’avais tort.

Anne Bishop campe un monde et une mythologie formidables, servis par des personnages intriguants et attachants. Le vrai trait de génie réside dans l’inversion du schéma classique, où les créatures fantastiques vivent cachées des humains. Ici les « singes » ne sont que des proies pour les « Autres », et ils ne vivent que par la grâce de ces êtres impitoyables. Cela donne une ambiance sombre, haletante au roman. La guerre couve entre les deux espèces, et si elle venait à éclater, les humains ne la gagneraient certainement pas. Les plus intelligents d’entre eux en sont bien conscients.

Ce premier livre est un tome de présentation : il s’agit de découvrir le monde et les personnages. Mais l’action ne manque pas non plus, et la tension du conflit larvé renforce encore le suspense.

En bref : un excellent premier tome, coup de cœur absolu, une série à suivre… Je vais d’ailleurs de ce pas voir les autres livres de l’auteur.