Le mardi sur son 31 #4

Le mardi sur son 31 est un rendez-vous initié par Sophie, sur son blog Les Bavardages de Sophie

Il s’agit de citer un passage de la page 31 du livre que l’on est en train de lire. Une bonne manière de présenter un livre…

James Joyce, UlyssesAujourd’hui, je présente un passage d’Ulysses, livre de James Joyce dans lequel je suis plongée depuis plusieurs semaines. J’espère que ceci vous aidera à comprendre pourquoi. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une lecture particulière…

Dans cet extrait, Mr Deasy demande à Stephen, professeur de littérature, de relire un article qu’il veut faire publier.

– Now then, Mr Deasy said, rising.

He came to the table, pinning together his sheets. Stephen stood up.

– I have put the matter into a nutshell, Mr Deasy said. It’s about the foot and mouth disease. Just look through it. There can be no two opinions on the matter.

May I trespass on your valuable space. That doctrine of laissez faire which so often in our history. Our cattle trade. The way of all our old industries. Liverpool ring which jockeyed the Galway harbour scheme. European conflagration. Grain supplies through the narrow waters of the channel. The pluperfect imperturbability of the department of agriculture. Pardoned a classical allusion. Cassandra. By a woman who was no better than she should be. To come to the point at issue.

– I don’t mince words, do I? Mr Deasy asked as Stephen read on.

Foot and mouth disease. Known as Koch’s preparation. Serum and virus. Percentage of salted horses. Rinderpest. Emperor’s horses at Mürzesteg, lower Austria. Veterinary surgeons. Mr Henry Blackwood Price. Courteous offer a fair trial. Dictates common sense. Allimportant question. In every sense of the word take the bull by the horns. Thanking you for the hospitality of your columns.

Laissez-moi vous dire que ces phrases représentent à merveille le style de l’œuvre. C’est haché, on passe du coq à l’âne sans bien savoir de quoi il en retourne. Peu importe le sujet, le personnage que l’on suit, j’ai l’impression de lire des pensées prises au hasard dans sa tête, sans réelle trame d’ensemble. C’est vague, mystérieux, il faut se concentrer vraiment à fond pour réussir à vaguement saisir de quoi l’on parle, et réussir à suivre plus ou moins d’où sort le cheval de l’empereur dont on parle.

Traduire une œuvre aussi nébuleuse m’intimide. C’est l’une des raisons pour lesquelles je me félicite de le lire en langue originale, malgré les difficultés : est-il seulement possible de rendre un style aussi particulier ? Néanmoins je me risque à vous présenter une traduction du passage en question.

– Donc maintenant, dit Mr Deasy, se levant.

Il vint vers la table, coinçant ses feuilles ensemble. Stephen se mit debout.

– J’ai présenté le problème en résumé, dit Mr Deasy. C’est à propos de la fièvre aphteuse. Regardez juste en diagonale. Il ne peut y avoir deux opinions sur le problème.

Pourrais-je empiéter sur votre précieux espace. Cette doctrine du laissez faire* qui si souvent dans notre histoire. Notre commerce de bétail. La méthode de toutes nos vieilles industries. Cercle de Liverpool qui a manœuvré le projet baie de Galway. Conflagration européenne. Réserves de grain sur les eaux étroites de la manche. La plus-que-parfaite imperturbabilité du ministère de l’agriculture. Pardonnez une référence classique. Cassandre. Par une femme qui n’était pas meilleure qu’elle n’aurait dû l’être. Pour en venir au sujet en question.

– Je ne mâche pas mes mots, n’est-ce pas ? demanda Mr Deasy alors que Stephen continuait à lire.

Fièvre aphteuse. Connu comme la préparation de Koch. Sérum et virus. Pourcentage de chevaux salés. Peste bovine. Les chevaux de l’empereur à Mürzested, en Autriche du sud. Chirurgiens vétérinaires. Mr Henry Blackwood Price. Courtois offre un procès équitable. Dicte le bon sens. Question toutimportante. Dans tous les sens du mot prendre le taureau par les cornes. Vous remerciant pour l’hospitalité de vos colonnes.

4 commentaires sur “Le mardi sur son 31 #4

    1. De pas grand chose pour l’instant… C’est une succession d’évènements qui relient différentes personnes. D’après ma quatrième de couverture, tout le bouquin raconte une seule journée, durant laquelle la femme du personnage principal le trompe.

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